Le monde des aveugles

«Il est beau? Combien de couleurs y a-t'il?» a demandé une petite fille aveugle. Dans ses mains, il y avait un bracelet de perles en plastique coloré. Elle, maigre, mais passionnante (passionnée ou passionnante?), affichait un grand sourire sur son visage. Ses yeux difformes, un peu asymétriques et légèrement enfoncés, l’empêchaient d’admirer ce monde comme les autres. Mais son cœur sensible et pur et sa forte curiosité lui donnaient une sorte de capacité qui lui permettait d’apprécier les choses qu’elle ne pouvait pas voir, et quelquefois, mieux que les gens qui ont les yeux grands et brillants.

J’ai rencontré à l’école des Aveugles de Beijing cette petite fille dont je parle ci-dessus pendant une activité bénévole organisée par notre compagnie le 18 juin. Elle était seulement l'une des dizaines d'élèves qui y faisaient leurs études. C’était une expérience tellement précieuse pour moi. Cela ('expérience) m’évoquait le souvenir d’un article de l’écrivain (écrivain n'existe qu'au masculin) américain Helen Keller, «Trois Jours de vision». Les aveugles, bien qu’ils n’aient pas de la chance de voir les couleurs de l’arc-en-ciel, ils peuvent peindre des paysages qui captivent le Bon Dieu.