Giovanni Bellini. Madone Alzano. 1485
Le miracle s'est accompli : ici est peinte une femme qui tient son enfant comme si elle était en prière.
Ce couple divin, tout en maintenant sa sacralité [composte ??], se trouve doucement enveloppé par une lumière chaude, naturelle, qui immerge corps et paysage dans une même histoire. Le soleil se diffuse lentement et rougit légèrement les joues de cette Marie. Elle est présente physiquement, mais sa pensée est loin : le regard absorbé de la Vierge révèle sa conscience du sacrifice futur de son enfant.
Sur le Drap d'Honneur - tel est le nom du drap passé de la tradition romaine à l'iconographie chrétienne pour indiquer le rang de certaines figures sacrées - est peint l'ombre sombre d'un corps réel, une tache de couleur fondamentale qui donne à l'oeuvre son harmonie .
Observez sur le tableau : si nous éliminons la Vierge, elle redevient une figure plate et le poids du manteau bleu déséquilibre toute la composition (je ne suis pas sûr de bien comprendre le sens de cette phrase)
Ce bleu profond permet aussi au jaune de la poire de se détacher, un fruit qui peut sembler cueilli dans la campagne environnante, mais, en réalité, pour sa douceur et sa saveur en font le symbole chrétien de l'amour qui unit mère et enfant.
Symboles anciens, tenue (composition ?) formelle mais toutefois vérité de lumière (vérité lumineuse ?) et douceur des formes : c'est le pinceau mélange l'émotion et la pensée de Bellini (je ne suis pas sûr de comprendre), un artiste puissant... mais gentil (paisible ?), qui saura illuminer de sa lumière la voie de tous ces peintres depuis Mantegna, Giorgione, jusqu'à Titien, qui ont fait la gandeur de la Renaissance vénitienne.