La réforme de l’orthographe en France, vous en avez vaguement entendu parler ? Vous souhaitez vous mettre à jour sur le nouveau français ? Dans cet article, nous allons vous expliquer simplement les changements entrés en vigueur. Pour cela, nous allons nous concentrer essentiellement sur cinq points tels qu’ils ont été abordés par l’Académie française. Vous allez voir que ces nouvelles règles d’orthographe sont assez simples. Elles concernent : le trait d’union, le pluriel des mots composés, l’accent circonflexe, le passé des verbes pronominaux et enfin, diverses anomalies. Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur l’Histoire de cette réforme, nous vous conseillons de lire le premier point de l’article. Sinon, vous pouvez directement passer au second !

Un peu de culture générale : d’où vient le nouveau français ?

Tout d’abord, il faut remonter un peu le temps. En effet, la réforme de l’orthographe n’est pas toute jeune puisqu’elle remonte aux années…1990 ! Elle a été proposée par l’académie française le 6 décembre de cette année-là. Le but de ces modifications ? Eliminer incertitudes et contradictions (et on sait qu’il y en a !), résoudre les problèmes graphiques et permettre la formation correcte de nouveaux mots. Effectivement, avec l’avancée fulgurante des technologies et des sciences, bon nombre de nouvelles expressions sont apparues ces dernières décennies.

Vous vous demandez sûrement pourquoi avoir attendu si longtemps ? En réalité, ces règles sont valables depuis 1990 mais sont restées discrètes jusqu’à peu. Elles ont cependant commencé à être intégrées à certains manuels scolaires en 2008. Certains pensent que ces modifications ne sont qu’un appauvrissement de langue française, d’autres que c’est une évolution nécessaire qui suit les changements de société.

D’ailleurs, il est bon de rappeler que ces nouvelles règles n’invalident pas les anciennes. Les deux orthographes restent correctes.

Nous allons maintenant vous présenter ces « nouveaux » principes qui touchent 2400 mots de la langue française, soit 4% du dictionnaire !

Le trait d’union

En français le trait d’union à une valeur lexicale et syntaxique. Il est parfois compliqué de s’y retrouver. Ça peut être le cas par exemple, en ce qui concerne les nombres. Quand faut-il mettre un trait d’union ? A quel moment faut-il l’éviter ?

Avant la réforme, la règle était la suivante :

  • On mettait un trait d’union quand le nombre était inférieur à 100. Excepté quand les dizaines et les unités sont liées par « et ». Exemple : quarante-cinq / quarante et un

Dorénavant, c’est beaucoup plus simple :

  • Tous les adjectifs numéraux composés sont systématiquement unis par un trait d’union. Exemple : vingt-et-un / Sept-cent-trente-quatre

Voilà comment réduire drastiquement le risque de commettre des erreurs !

Il existait aussi des confusions concernant les mots composés : faut-il les unir par un trait d’union ou les orthographier en un seul mot ? Faut-il écrire plate-bande ou platebande ?

Désormais, pour une liste de mots proposée par l’Académie française, les deux orthographes seront correctes.

Quelques exemples : Chauvesouris, portemonnaie, fourretout, terreplein, portevoix, piquenique, croquemonsieur, porteclé etc.

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Le pluriel des mots composés

Le pluriel des mots composés

Quand on à affaire à un mot composé, on se pose souvent la question du pluriel : dois-je écrire un cure-dent ou un cure-dents ?

En nouveau français, la règle est simple : pour les nomscomposés (« préposition + nom » et « verbe + nom ») on accorde avec un « s » le second élément lorsque l’on veut exprimer le pluriel.

Exemples :

  • Un après-midi / des après-midis (préposition + nom)
  • Un porte-parole / des porte-paroles (verbe + nom)

Attention : Si le nom porte une majuscule ou s’il est précédé d’un article singulier alors on n’ajoute pas la marque du pluriel. Exemples : des trompe-la-mort, des prie-Dieu.

Grâce à ces principes, vous savez désormais que l’on écrit un cure-dent et des cure-dents !

Il est temps maintenant d’étudier les changements au niveau des accents : tréma, grave, aigu, circonflexe.

Les accents : tréma, grave, aigu, circonflexe

En français, les accents servent à modifier la valeur phonétique d’un mot. En d’autres termes, ils nous indiquent généralement de quelle manière nous devons prononcer la lettre accentuée.

Le tréma

Dans « l’ancien » français, certains trémas étaient incohérents. C’est le cas par exemple du mot « aiguë » : l’accent est placé sur le « e » alors qu’il est muet. Dorénavant, la nouvelle orthographe le place sur le « u ». On écrira donc « aigüe », on indique alors sa prononciation de manière plus logique.

Autre exemple : Ambiguïté devient ambigüité.

De plus, certains mots se voient modifiés, ici encore dans un souci de cohérence phonétique. Ainsi, arguer devient argüer, gageure s’écrit maintenant gageüre, rongeure devient rongeüre etc.

L’accent grave ou aigu

Si l’accent grave ou aigu nous indique comment prononcer la plupart des « e » en français, certains mots font exception à la règle. C’est le cas par exemple du mot événement qui se dit évènement. Cette seconde orthographe est maintenant acceptée.

D’ailleurs, cette anomalie existe également pour certains verbes au conditionnel et au futur. Considérer en est une illustration. Si on écrivait « je considérerais » avant, avec la réforme de l’orthographe en France on l’orthographie désormais « je considèrerais ». Toujours dans un souci de cohérence phonétique.

L’accent circonflexe

C’est probablement l’un des changements dont on a le plus entendu parler. Celui qui a fait polémique. Cependant, si cet accent disparaît de certains mots, il reste toujours bien présent dans la langue française. De plus, à la différence des accents graves et aigus, l’accent circonflexe ne marque le timbre ou la durée d’une voyelle que dans de très rares cas.

Alors, quand doit-on supprimer l’accent circonflexe ?

La réponse est : nulle part. Vous pouvez continuer à l’utiliser si vous le souhaitez, mais il n’est plus obligatoire sur « i » et « u ». Exception faite si cela prête à confusion concernant le sens du mot.

Voici quelques exemples :

  • Il est facultatif pour les mots tels que buche, maitresse, cout, boite etc.
  • Il reste obligatoire pour différencier jeûne de jeune, sûr de sur etc.

Dans tous les cas, il est maintenu sur les voyelles « a », « e » et « o ».

Le passé des verbes pronominaux

Les règles grammaticales d’accord des participes passés de verbes pronominaux sont relativement complexes. C’est donc source de nombreuses erreurs même pour les plus aguerris d’entre-nous. Simplifier ces principes serait extrêmement complexe car cela toucherait également aux verbes non-pronominaux.

Ainsi, la réforme prévoit une seule modification : le participe passé de laisser suivi d’un infinitif. Il peut désormais rester invariable. On écrira au choix : Elles se sont laissées prendre ou Elles se sont laissé prendre.

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Les anomalies et mots d’origine étrangère

Les mots empruntés

Les mots d’origines étrangères ou mots empruntés sont parfois source de confusion. Traditionnellement, après un certain temps, ils s’intègrent à la graphie du français. Cependant, ce n’est pas toujours le cas, même s’ils sont utilisés depuis très longtemps.

Dorénavant, que ça soit pour exprimer le pluriel ou bien concernant l’accentuation, les mots empruntés suivent désormais les mêmes règles orthographiques.

Voici quelques exemples :

  • Des scenariides scénarios
  • Revolver – révolver
  • Sandwiches – sandwichs

Les anomalies

Certains mots de la langue française présentent des anomalies. C’est le cas par exemple de « oignon » qui peut maintenant s’écrire « ognon ».

Il existe une liste d’anomalies qui ont été corrigées, en fonction de leur racine.

En voici quelques-unes :

  • Boursoufler -> Boursouffler (cf. souffler)
  • Combatif -> Combattif (cf. combattre)
  • Asseoir -> Assoir (car le « e » ne se prononce pas)
  • Persifler -> Persiffler (cf. siffler)

Bonus

Bonus

Les verbes en -eter et -eler

Le problème principal avec ces verbes est qu’on ne sait jamais quand il faut doubler le « t » ou le « l » ou s’il faut ajouter un accent aigu sur le « e ». Avec la réforme de l’orthographe en France, c’est plus clair. Ces verbes se conjuguent maintenant sur le modèle d’ « acheter ».

C’est-à-dire : je feuillète, j’épèle, je renouvèle.

Les exceptions : appeler, rappeler et jeter.

Les noms en -illier et illière

Dans certains noms, le « i » qui suit les deux « l » ne s’entend pas. La réforme propose donc de les supprimer. Par exemple : joaillier devient joailler, quincaillier donne quincailler et serpillière devient serpillère.

Si vous souhaitez connaître tous les détails du nouveau français, vous pouvez consulter les rectifications de l’Académie française. Ce document recense les changements proposés par la réforme de 1990.

Vous êtes maintenant incollable sur la réforme de l’orthographe en France ! Vous l’aurez compris, ces modifications apportent plus de cohérence entre la graphie et la phonétique et elles restent facultatives. D’ailleurs, vous pouvez continuer à écrire tel que vous l’avez appris par le passé ou choisir d’appliquer ces nouvelles règles.

Si vous êtes en train d’apprendre le français et qu’il vous reste quelques doutes, vous pouvez également demander conseil à nos merveilleux professeurs de français. Enfin, on sait que la phonétique peut être un vrai casse-tête. C’est pourquoi nous vous avons concocter quelques conseils bien utiles pour savoir comment améliorer la prononciation en français.

 

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