Le but, c’est de parler français comme un francophone? (est-ce de parler français comme un francophone?)
Quand je parle français, j’ai parfois l’impression qu’il faut parler français comme un natif. Mais comme je ne suis pas français, cette attitude pose problème. Il y a probablement plus beaucoup de personnes qui ont la même impression que moi. Mais pourquoi ?
Mon but, c’est qu’une conversation dans une langue étrangère se déroule sans problèmes. En conséquence, je n’aime pas lorsque les natifs me regardent bizarrement en me demandant d’où je viens après que j’ai dit quelques phrases. (Bien sûr, on a le droit d’être curieux, mais dans ce cas-là, on peut poser cette question après avoir parlé un petit peu au lieu de le demander tout de suite.) Ou pire encore, lorsqu’ils commencent à parler anglais même si on répond à toutes les questions en français !
Et « maîtriser » une langue étrangère comme le français, c’est quoi ? Pouvoir parler avec un francophone ? S’agit-il de parler comme un francophone et avoir les mêmes habitudes ; que l’on a deux langues dans lesquelles on a la même compétence avoir le même niveau de compétences dans les deux langues ? Dans ce cas-là, il semble qu’une personne ne maîtrise jamais une deuxième langue complètement ; en fait, même les bilingues n’auraient pas une maîtrise équilibrée dans les deux langues selon les chercheurs Kenneth Hyltenstam et Niclas Abrahamsson (voir Hyltenstam & Abrahamsson, 2000 (bibliographie ci-dessous)). Selon eux, il est impossible d’avoir une maîtrise complète de deux langues. Alors, pourquoi ne pas accepter qu’on ne soit pas un natif ? J’ai une réponse à cette question : à cause des situations que j’ai décrites ci-dessus, à savoir qu’il y a des personnes qui me répondent en anglais et des personnes pour qui le fait que je sois étranger est plus important que la conversation. Pour éviter ces situations, j’essaie plutôt de parler exactement comme un natif. Je souligne d’ailleurs qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont pas l’attitude dont je viens de parler, et qui parlent français en dépit de ce qu’ils entendent un accent étranger chez la personne avec qui ils parlent même si leur interlocuteur a (parle avec) un accent étranger. .
Qu’en pensez-vous ?
Je demande en effet à mon interlocuteur d'où il vient quand il parle avec un léger (ou fort) accent étranger. C'est une marque de curiosité et d'intérêt vis à vis de lui. C'est aussi une invitation à parler de lui et une reconnaissance de sa singularité. Il ne m'était pas venu à l'idée que cela puisse l'agacer ou le heurter mais je peux comprendre ton point de vue. Cela dit, je préfère qu'un étranger ne parle pas parfaitement le français : une pointe d'accent étranger ou quelques fautes de-ci de-là donnent du charme et du relief à sa conversation.
Bibliographie :
Hyltenstam, Kenneth, & Abrahamsson, Niclas. (2000). Who can become native-like in a second language? All, some, or none? Studia Linguistica, 54(2), 150-166.