Bonjour Mari et Lili ! Je ne parle pas très bien le français, mais je viens de lire Madame Bovary il y a deux semaine. J'ai trouvé le contexte, et le voici:
"Il s'était tant de fois entendu dire ces choses, qu'elles n'avaient pour lui rien d'original. Emma ressemblait à toutes ses maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l'éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de sens pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres : comme si la plénitude de l'âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles."
Je suis d'accord avec Lili que Flaubert veut montrer la limite des paroles de l'être humain. Mais je pense qu'il y a peut-être un autre sens : Parfois la parole humaine n'exprime pas fidèlement les pensées humaines. Ici, l'homme ne croit pas qu'Emma l'aime autant qu'elle le dise.